Mentre t’aspettava, in ‘ssu caffè,
di notte, à mezu à i briaconi
chì scaccanavanu per avè l’aria di ride,
mi paria chì tù ghjunghjissi tardi
è chì qualchissia ti seguitessi in carrughju.
Insischita. Chjudii a porta.
È a to ombra firmava fora:
era ella chì ti seguitava.
era ella chì ti seguitava.
A
to ombra hè rimasta in carrughju
vicinu à ‘ssu caffè induve tantu spessu t’aghju
aspettatu,
ma sì morta
è da tandu a to ombra cura à a porta
mi seguita à me, avà , quandu sortu
cun
timore, cum’è una bestia.
S’o mi pientu si pienta.
S’o li parlu, si ne fughje.
06/06/15
L'OMBRE
Quand je t'attendais, dans ce bar,
La nuit, parmi des buveurs ivres
Qui ricanaient pour avoir l'air de rire,
Il me semblait que tu arrivais tard
Et que quelqu'un te suivait dans la rue.
Je te voyais te retourner avant d'entrer.
Tu avais peur. Tu refermais la porte.
Et ton ombre restait dehors :
C'était elle qui te suivait.
Ton ombre est toujours dans la rue
Près du bar où je t'ai si souvent attendue,
Mais tu es morte
Et ton ombre, depuis, est toujours à la porte.
Quand je m'en vais, c'est à présent moi qu'elle suit
Craintivement, comme une bête.
Si je m'arrête, elle s'arrête.
Si je lui parle, elle s'enfuit.
Francis Carco